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La rouge ou la bleue?

VIP-Blog de pilulerouge
  • 5 articles publiés dans cette catégorie
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  • Créé le : 07/10/2006 01:14
    Modifié : 08/03/2007 00:02

    Garçon (99 ans)
    Origine : Montréal
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    Consommation: éternelles déceptions

    05/01/2007 03:16



    LA SOCIÉTÉ D'HYPERCONSOMMATION
    Par Elias Levy (hebdomadaire Voir - Montréal)
    EXTRAITS CHOISIS DE L'ENTREVUE
     


    Gilles Lipovetsky: "La société d'hyperconsommation est devenue la civilisation du "bonheur paradoxal"".
    photo: J Sassier Gallimard

    Le philosophe et sociologue Gilles Lipovetsky analyse les paradoxes et les travers des sociétés d'hyperconsommation dans deux essais brillants. Quand l'esprit de consommation est synonyme de déception, d'anxiété et de frustration. Une anatomie troublante des sociétés hypermodernes!

    Qu'est-ce que le "bonheur paradoxal" dans les sociétés de consommation?

    "Une nouvelle modernité est née. Elle coïncide avec la "civilisation du désir" qui s'est construite au cours de la seconde moitié du 20e siècle. Cette révolution est inséparable des nouvelles orientations du capitalisme engagé dans la voie de la stimulation perpétuelle de la demande, de la marchandisation et de la multiplication indéfinie des besoins. Le capitalisme de consommation a pris la relève des économies de production. Depuis la fin des années 70, une nouvelle phase du capitalisme de consommation s'est mise en place: la société d'hyperconsommation. Peu à peu, l'esprit de consommation a réussi à s'infiltrer jusque dans le rapport à la famille et à la religion, à la politique et au syndicalisme, à la culture et au temps disponible. Tout se passe comme si, dorénavant, la consommation fonctionnait comme un empire sans temps mort dont les contours sont infinis. Nos sociétés sont de plus en plus riches. Pourtant, un nombre croissant de personnes vivent dans la précarité (...) La société d'hyperconsommation est devenue la civilisation du "bonheur paradoxal"".

    C'est pourquoi peu de domaines de nos vies échappent à la spirale de la déception?

    "Alors que les sociétés de tradition encadrant strictement les désirs et les aspirations ont réussi à limiter l'ampleur de la déception, les sociétés hypermodernes apparaissent comme des sociétés d'"inflation déceptive"  (...)  À l'heure du "zéro défaut" généralisé, comment échapper à l'escalade de la déception? Plus les exigences du mieux-être et du mieux-vivre s'élèvent, et plus s'ouvrent les boulevards de la déconvenue. Après les "cultures de la honte" et les "cultures de la culpabilité", voici le temps des cultures de l'anxiété, de la frustration et de la déception. "

    La religion est de moins en moins un alibi pour apaiser nos angoisses et nos déceptions?

    "Pour de plus en plus de gens, les traditions et la religion ne sont plus de grands phénomènes de consolation (...)  Aujourd'hui, dans nos sociétés hyperindividualistes, il n'y a plus rien en face."

    Les traditions s'effilochent dans les sociétés d'hyperconsommation?

    "Aujourd'hui, la notion de tradition est galvaudée. Le cas du Québec est révélateur à cet égard. Les Québécois revendiquent une culture spécifique et un certain statut pour la langue française. Il s'agit bien là du désir de préserver une tradition. Mais c'est une tradition à la sauce individuelle. Dans le cas québécois, la tradition symbolise non pas la pérennité d'une coutume ancestrale, mais l'affirmation de soi. C'est une manière d'être soi-même. Dans l'ordre traditionnel, vous ne remettez pas en cause la tradition, elle vous constitue d'emblée. Or, aujourd'hui, les Québécois s'interrogent sur leur avenir. On leur demande de voter lors d'un référendum pour décider s'ils veulent continuer à vivre dans le cadre fédéral canadien ou devenir souverains. La tradition québécoise est interrogée, elle n'est plus reçue héréditairement."

    La société d'hyperconsommation a-t-elle engendré un nouveau type de consommateur?

    "Oui. La consommation "intimisée" a pris la relève de la consommation honorifique dans un système où l'acheteur est de plus en plus informé et infidèle, réflexif et "esthétique". Désormais, on achète des choses pour les montrer, s'afficher, être reconnu. Il y a une recherche permanente d'émotions, de sentiments, de communication. Vous n'achetez pas un téléphone portable pour exhiber votre standing, mais pour être contacté, écouter de la musique, et bientôt regarder des films. Il y a quelque chose de très émotionnel là-dedans. Si vous perdez votre téléphone, vous êtes complètement déboussolé parce qu'on ne vous appelle plus, donc vous vous sentez stressé... C'est pourquoi je parle d'une thérapeutique du consumérisme. Autrefois, pour apaiser les angoisses, il y avait la messe ou la prière. Aujourd'hui, vous allez dans les grands centres commerciaux, au théâtre, au cinéma..."

    L'hyperconsommation a-t-elle des répercussions néfastes au niveau sociétal?

    "Il y a dans nos sociétés une vraie spirale de dépression, d'anxiété, de consommation de produits psychotropes, de psychothérapies en surnombre... Ces malaises de l'âme créent une désorganisation psychique, une fragilisation des individus. On voit aussi les effets de l'hyperconsommation avec la multiplication des sectes et de groupes complètement déjantés, qui peuvent conduire à une véritable crise de nos sociétés. L'hyperconsumérisme désorganise les cultures et déstabilise les individus. Cette désorganisation crée une insécurité telle chez les êtres que certains essaient de se dépêtrer de la spirale consumériste en renouant avec leurs racines religieuses ou en choisissant d'autres voies plus violentes, comme le terrorisme. Troisième phénomène délétère: l'hyperconsommation est en train de causer des désastres écologiques. La surconsommation énergétique devra tôt ou tard s'arrêter. Ça ne veut pas dire que ça mettra fin à l'hyperconsommation, mais cette surconsommation devra prendre des formes plus respectueuses de l'environnement, faute de quoi il faudra prendre des mesures draconiennes, comme celles déjà en vigueur dans des villes très polluées, où l'on a interdit la circulation des voitures."

    Le Bonheur paradoxal. Essai sur la société d'hyperconsommation

    Gilles Lipovetsky      Éditions Gallimard, 2006, 377 p.


    La Société de déception

    Entretiens de Gilles Lipovetsky avec Bertrand Richard   Éditions Textuel, 2006, 110 p.


    Voir l'article ici

    Commentaire de Pilule Rouge (13/01/2007 23:53) :

    (Par Yves Bolduc) Les marketteux de services Nous sommes tous empêtrés dans ce magma de désirs perpétuellement stimulés et jamais complètement assouvis. Ce vide que l'on creuse à coups de publicités ne pourra jamais être comblé. Il s'autogénère et se présente comme un absolu inatteignable. La religion n'y peut rien. L'éloge de la pauvreté ne tient plus la route sauf pour quelques simplistes volontaires. L'ORDRE MONDIAL DÉPEND essentiellement de notre capacité de toujours consommer et toujours plus. La machine à créer des besoins inutiles roule à fond la caisse et écrase tout sur son passage. Nous n'en serions pas là si on ne produisait que les choses qui répondent à de véritables besoins. NOS DÉPOTOIRS ne déborderaient pas d'objets inutiles qui n'ont jamais réussi à soulager leurs propriétaires. La seule religion qui pourrait encore aider à déjouer ce système autosuffisant, c'est le boudhisme qui prône l'abolition du désir. Les adeptes de cette religion ont depuis longtemps compris que LE DÉSIR EST UNE ARME DE DESTRUCTION MASSIVE et que la seule véritable liberté réside dans le renoncement au désir. Mais allez dire ça aux marketteux de services...


    Commentaire de Galileo (13/01/2007 23:54) :

    (Par Andrée Proulx) Pire que l'absence de désir: ne pas savoir ce que l'on veut. Étrange paradoxe en effet que cette quête d'identité du peuple québécois au nom des sa spécificité culturelle alors qu’en même temps il se laisse happer dans la spirale du plus grand malaxeur d'identité : la surconsommation effrénée. Il y a pire que l'absence de désir, cependant. C'est de ne pas savoir ce que l'ont veut. D'oublier le sens de notre existence, de s'étourdir et se perdre dans la fugacité de nos désirs. La « pyramide de Maslow » compte cinq besoins primaires : besoins physiologiques, sécurité, appartenance et amour, estime de soi et d'autrui et enfin, au sommet de la pyramide, se réaliser soi-même. Il me semble que dans nos sociétés modernes, des étages de la pyramide sont esquivés : les besoins affectifs, la relation à autrui et l'estime de soi sont remplacés par la convoitise. Pas étonnant que, sollicités comme nous le sommes à posséder toujours davantage de biens, chaque privation nous paraisse comme une frustration inacceptable. (...) éliminer le désir ferait de nous des êtres sans saveur. Ce que la religion enseignait, c'était de le maîtriser. Bien sûr, elle nous a compté bien des histoires, mais on y trouvait parfois l'espoir qui apaise la déception. Une dimension spirituelle, un espace de vie intérieure, peut-être trop rapidement évacués en jetant l'eau du bain, qui valait bien l'appel des sirènes de la pub dont on ne se méfie pas assez aujourd'hui.





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