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Boule de cristal et Think Tank
09/11/2006 22:51
Les participants du "Think Tank" Global Europe Anticipation Bulletin s'étaient laissés allés, plus tôt en 2006, à une prédiction sur "l'éclatement du système".
Bien sûr, ce n'est pas une prédiction difficile à faire, connaissant le chaos mondial des dernières années. Néanmoins, ce point de vue est intéressant car il tend à vouloir prendre forme.
Ceci dit, l'éclatement d'un système peut être une bonne chose, selon qu'on perçoit notre système comme viable ou vil. On pourrait donc voir la chose comme une purge (douloureuse mais bénéfique?)
Crise systémique globale : phase d'accélération
Communiqué GEAB N°5 – 15 mai 2006
LEAP/E2020 a annoncé, le 15 Février 2006, le déclenchement d’une crise systémique globale pour la fin du mois de mars suivant. Aujourd’hui, à la mi-mai 2006, Leap/E2020 est en mesure d’annoncer que cette phase initiale de la crise systémique globale est presque terminée et que dès le début juin 2006, la crise va entrer dans sa phase d’accélération.
Une crise systémique globale se développe selon un processus complexe qu’on peut découper en quatre phases qui peuvent se chevaucher :
. une première phase dite « de déclenchement » qui voit soudain toute une série de facteurs, jusqu’alors disjoints, converger et se mettre à interagir;
. une deuxième phase dite « d’accélération » qui est caractérisée par la prise de conscience brutale par la grande majorité des acteurs et observateurs que la crise commence à affecter un nombre rapidement croissant de composantes du système;
. une troisième phase dite « d’impact » qui est constituée par la transformation radicale du système lui-même (implosion et/ou explosion) sous l’effet des facteurs cumulés, et qui affecte simultanément l’intégralité du système;
. et enfin, une quatrième phase dite de « décantation » qui voit se dégager les caractéristiques du nouveau système issu de la crise.
L'entrée en phase d'accélération: en moins de trois mois, tout un tas de « certitudes » sur l’avenir se sont trouvées bouleversées: domination « inéluctable » du Dollar, « retour » à un pétrole bon marché, solution pacifique du conflit Iran/Usa, durabilité de la « bulle immobilière » américaine, « domination » des Etats-Unis sur les autres acteurs mondiaux clés que sont la Chine et la Russie, etc.
Aussi, un grand nombre d’indicateurs pointent désormais dans des directions convergentes et déséquilibrantes pour le système actuel: montée vertigineuse du prix de l’or et des métaux précieux, montée des pressions inflationnistes, remontée des taux d’intérêts, approche de la barre de l’Euro à 1,30$, transformation en Euros d’un montant croissant de réserves des banques centrales, montées des monnaies asiatiques, crises boursières et monétaires dans plusieurs régions du monde, multiplication depuis un mois environ d’articles dans la grande presse internationale et nationale mentionnant les termes « krach, crise, effondrement, risque de conflit, … »
Cette phase de déclenchement joue en fait, selon l’équipe de LEAP/E2020, le rôle de période d’ « apprentissage » pour les acteurs du système. Certains ont correctement anticipé les évolutions et pariés sur la rupture avec les tendances censées dominer le système. Et alors qu’ils paraissaient marginaux et inconscients aux yeux de la majorité des acteurs il y a encore quelques semaines, ils apparaissent désormais comme ceux qui ont su « gagné » alors que le plus grand nombre commence à constater qu’il a perdu en suivant les tendances « normales » du système. Cet apprentissage a des conséquences cumulatives et renforce ensuite considérablement, et très rapidement, les tendances de rupture en cours. C’est ce phénomène qui renforce les convictions des acteurs stratégiques qui se sont engagés dans des logiques de rupture d’avec le système en place ; tout en affaiblissant durablement les capacités de régulation du système puisqu’il fait désormais face à une crise de confiance en voie de généralisation. Or, dans le système global hérité de l’après Seconde Guerre Mondiale et transformé par la Chute du Rideau de Fer, que ce soit dans le domaine financier, économique, monétaire ou stratégique, l’essentiel repose sur la confiance accordée par tous à un acteur central (les Etats-Unis) et aux différentes composantes de sa puissance. Le passage de la phase 1 à la phase 2 marque l’effondrement de cette confiance domaine après domaine.
Figure 2- Saisies immobilières aux Etats-Unis entre janvier 2005 et mars 2006
Au cours du mois de Juin 2006, ces pertes de confiance sectorielles devraient converger pour produire l’accélération du processus de crise. Cette accélération, qui devrait s’étendre sur 3 à 6 mois, aura notamment sept conséquences concrètes essentielles :
1. L’effondrement accéléré du Dollar 2. Une crise socio-politique interne aux Etats-Unis 3. Un conflit militaire Iran/Usa/Israel 4. Une inflation mondiale accrue 5. La rupture du processus de globalisation commerciale et économique 6. L’émergence accélérée de nouveaux « blocs » régionaux/continentaux 7. Un rééquilibrage de la valeur relative des actifs mondiaux.
Le passage à la phase « d’impact » interviendra lorsqu’au moins quatre des facteurs précités seront avérés. Parallèlement, au cours de cette phase d’accélération, il est ainsi déjà possible de discerner certaines tendances qui façonneront le futur système global, et donc de commencer à engager les décisions et les politiques qui préparent l’avenir post-crise.
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